Damnatio memoriae : une vraie perpétuité ?

Damnatio memoriae : une vraie perpétuité ? Starkly applied from the very first day after the demise of the prince and pursued by his successors, Domitian's damnatio memoriae was one of the most radical in its consequences. A considerable number of inscriptions were accordingly hammered away but the damnatio was even made fiercely to bear in some more unexpected areas, witness the instance of a scraped manuscript. To the silences and periphrastic twists and turns of the inscriptions raised after the death of the prince or the tampering of the representations as in the case of the Chancellery reliefs there correspond similar features in literature from Pliny to Tacitus and Suetonius. Even numismatics was affected by the phenomenon as instanced by Nerva's coinage. This tremendous attempt at disinformation finds distant echoes in modem science so prone to ascribe to Vespasian or Trajan part of Domitian's achievements : in proof of this the example of certain equestrian functions or of the imperial cult.Rigoureuse dès le lendemain de la mort du prince et poursuivie par la volonté de ses successeurs, la damnatio memoriae de Domitien fut une de celles dont les conséquences furent les plus radicales. Les martelages atteignirent les inscriptions dans des proportions notables, mais la damnatio trouva même à sévir dans des domaines plus inattendus, comme le prouve l'exemple d'un manuscrit gratté. Les silences ou périphrases des inscriptions érigées après la mort du prince, la manipulation des représentations, comme dans le cas des reliefs de la Chancellerie, trouvent leurs correspondants dans la littérature, de Pline à Suétone en passant par Tacite. Même la numismatique subit les effets du phénomène ainsi qu'en porte témoignage le monnayage de Nerva. Cette formidable entreprise de désinformation trouve des échos lointains dans la science moderne, prompte à attribuer à Vespasien ou Trajan une partie de l'œuvre de Domitien, comme le prouvent les exemples de certaines fonctions équestres ou du culte impérial.Pailler Jean-Marie, Sablayrolles Robert. Damnatio memoriae : une vraie perpétuité ?. In: Pallas, 40/1994. Les années Domitien. pp. 11-55