Huellas del pasado remoto en las tradiciones orales indigenas y afroamericanas

« Traces du passé lointain dans les traditions orales indigènes et afro-américaines ». La réflexion porte sur les bribes de mémoire collective ancienne qui survivent dans des chants ou des récits oraux sans que les récitants en aient une conscience claire : façon de dire que les "textes" de la tradition orale, comme les textes écrits, semblent être des "palimpsestes" à strates multiples. L'argumentation s'appuie sur des exemples andins : des waynos quechuas dont la typologie apparaît immuable alors que le texte en est recomposé et la mélodie modifiée à chaque nouvelle interprétation, des récits de temps anciens incaïques dont des détails sont transmis de génération en génération de façon identique. Dans les traditions orales afro-américaines (Cuba, Brésil) les motifs légendaires entretiennent une symbolique fixe. D'autre part, le texte même est répété d'une façon particulière à chaque chant alors que le sens du langage employé est ignoré par ceux qui le transmettent autant que par ceux qui l'écoutent. Ainsi, comme l'a fait remarquer R. Jakobson dans ses études sur le folklore, une part de la mémoire ancienne est figée au long de la transmission, sans empêcher cependant le fonctionnement d'une transmission par recréation.Lienhard Martin. Huellas del pasado remoto en las tradiciones orales indigenas y afroamericanas. In: América : Cahiers du CRICCAL, n°31, 2004. Mémoire et culture en Amérique latine, v2. pp. 9-17