La bile noire dans l'antiquité grecque : médecine et littérature

By comparing the chapters of physician's treatises dealing with melancholia (Aeretaeus, Rufus of Ephesus, Aetius of Amida, Alexander of Tralles, more particularly Galen) and phrenitis (Hippocrates Diseases I 30, perhaps II 72) with the second and third acts of Menander's Aspis some striking coincidences may be pointed out. As a foreword or footnote to this study, issues concerning black bile such as its nature and its cause are considered -medical theorizing (humoral theory) or popular medical concepts (descriptions of melancholic characters existed before black bile was discovery, and maybe the Attic word μελαγχολάω is previous to μελαγχολία). Conclusions follow concerning an approach to ancient literatures and the history of civilisation.La bile noire, où les anciens voyaient la cause de la mélancolie, de la phrénitis et d'autres maladies affectant le mental doit-elle son origine à la spéculation médicale, comme pourrait le faire croire la théorie des quatre humeurs ou à des conceptions de la médecine populaire, comme le suggèrent les descriptions épiques de types mélancoliques relevées par la littérature médicale ainsi que l'usage même de l'attique (μελαγχολάω, dans la λέξις κωμική, n'est pas forcément un emprunt à la médecine) ? Ces questions sont posées en marge d'une confrontation entre, d'une part, les notices des médecins sur la μελαγχολία (Arétée, Rufus d'Éphèse, Galien, Aëtius, Alexandre de Tralles) et la φρενϊτις (Hippocrate, Maladies 1 30, peut- être II 72), et, de l'autre, les actes II-III du Bouclier de Ménandre - confrontation qui met en lumière des convergences remarquables.Jacques Jean-Marie. La bile noire dans l'antiquité grecque : médecine et littérature. In: Revue des Études Anciennes. Tome 100, 1998, n°1-2. Centenaire de la revue. pp. 217-234