Goldsmith ou la géographie du cœur

Macaulay was right to remark that the two parts of Goldsmith's Deserted Village described two different countries. He was wrong to think that : «the village in its happy days is a true English village. The village in its decay is an Irish village». The circumstances of composition, a number of factual details (landscape, people, etc.) and, above all, a certain senitmental colouring point to Lissoy as a model for the «loveliest village of the plain», the lost paradise of childhood. As for the place as it appears after the fall, if it is tempting to view Goldsmith's description as «a lament for the ills of Ireland» (Robert Graves) and a precursor of William Allingham's Laurence Bloom field or Patrick Kavanagh's The Great Hunger, parallels with the rest of Goldsmith's works («The Traveller», «The Revolution in Low Life») clearly show that he had in mind the English agricultural revolution and the greater evil of the loss of traditional values anywhere in the world.Macaulay avait raison de penser que les deux parties du Village abandonné de Goldsmith décrivent deux pays différents. Mais cet amalgame est composé exactement à l'inverse de ce qu'il croyait : le village en ses jours heureux est un village irlandais, recréé après une toilette du souvenir ; le village décadent est anglais ou part d'un exemple anglais pour une projection dans l'avenir. Les circonstances de composition, les détails factuels du poème sur le paysage et les êtres et, surtout, une certaine coloration sentimentale indiquent Lissoy comme modèle du paradis perdu de l'enfance présenté dans la première section. Quant au village d'après la chute, s'il est tentant d'en interpréter la description comme une- vision des maux de l'Irlande qui annonce le Laurence Bloomfield de William Allingham ou The Great Hunger de Patrick Kavanagh, les parallèles avec le reste de l'œuvre («The Traveller», «The Revolution in Low Life») montrent que Goldsmith songeait bien à l'Angleterre dont la mutation mettait en péril les valeurs traditionnelles auxquelles il tenait de tout son cœur.Rafroidi Patrick. Goldsmith ou la géographie du cœur. In: Études irlandaises, n°9, 1984. pp. 97-105