La diversité de l’imagerie vietnamienne et les figures de la vie ordinaire

Our knowledge of Vietnamese popular prints stems largely from the formidable body of original works that Maurice Durand donated to the École Francaise d’Extrême Orient. A close study of these prints reveals an immense diversity, not only of themes but also, more importantly, of material, paper treatment, graphic quality, drawing technique and application of colours. Their audience was equally varied, for they were essentially made to be sold in shops and by street vendors. Appreciated by a wide range of customers, they relied on the demands of their clients and, depending on their price, could be executed more or less finely from the utmost sophistication to the perfectly ordinary, with as much variety in between as their clientele. It is in these common images that one finds what corresponded best to the use and tastes of the public. This article, after addressing the unavoidable issue of quality, that is of taste and social demand, will focus on the representations of daily life of the Vietnamese found within them, from the first half of the 20th century until the socialist period.L’imagerie populaire vietnamienne nous est essentiellement connue grâce au corpus documentaire légué par Maurice Durand à l’École française d’Extrême-Orient. En l’étudiant, on s’aperçoit immédiatement de son extrême diversité, non seulement celle de ses thèmes mais aussi, plus significatif, celle de ses qualités de support, de traitement du papier, de graphisme, de dessin et d’application des coloris. Il y avait autant de niveaux qu’il y avait de catégories de clients, car ces images étaient d’abord faites pour être vendues dans les échoppes et dans les rues. Appréciées par tous du haut en bas de l’échelle sociale et financière, elles s’adaptaient à la demande et, selon leurs prix pouvaient être, pour les unes créatives et d’exécution supérieure, pour les autres communes et parfaitement standardisées, avec entre ces deux pôles une gamme de nuances aussi étendue que l’était la clientèle d’alors. C’est dans l’imagerie commune qu’il faut donc aller chercher ce qui correspondait le mieux à l’usage et au goût du plus grand nombre. Cet article, après n’avoir pas hésité à poser la question en termes de qualité d’images, donc de coût et de demande sociale, s’intéresse plus particulièrement aux représentations de la vie ordinaire des Vietnamiens saisis dans la première moitié du XXe siècle jusqu’au début de l’époque socialiste.Papin Philippe. La diversité de l’imagerie vietnamienne et les figures de la vie ordinaire. In: Arts asiatiques, tome 66, 2011. pp. 83-98