Introduction

From sewing to mortise-and-tenon assembly. Introduction During the last few years, the discovery of the Jules-Verne 7-9 shipwrecks in Marseilles, together with those of many other shipwrecks (Giglio, Bon-Porté, Pabuç Burnu, Cala Sant Vicenç, Villeneuve-Bargemon 1/César 1, Grand Ribaud F, Gela 1 et 2, Ma'agan Mikhael), has provided evidence, on one hand, of the existence during the Archaic Period of a Greek tradition of assembly by sewing, and, on the other hand, the adoption within this tradition, during the second half of the 6th century B.C., of mortise-and-tenon assembly. Lastly, it was possible to follow this evolution until the end of the 4th century B.C., in which the Kyrenia shipwreck marks both the end of this evolution and the beginning of a new one. This raises the question about the modalities of this important technological change, of which the consequences would be significant for the evolution of size and types of ships. In particular, is there an evolution within this tradition, or a direct transfer of technology ? What significance is to be given to the rectangular un-pegged tenons in the Pabuç Burnu and Cala Sant Vicenç wrecks ? What is the role, in this evolution, of Phoenico-Punic ship construction, where seems to be the origin of mortise-and-tenon assembly ? And when, where and how ? At least, the question of why seems to be clear enough. On these different questions, the presentation of Pabuç Burnu and Cala Sant Vicenç wrecks, which both have simple tenons instead of dowels preventing longitudinal movement and of the Binissafúller wreck (Balearic Islands), which seems to be linked to the Punic tradition by reason of its assembly system, similar to that of the Mazarron Punic wrecks, must allow us to advance the thinking on the conditions and circumstances of this important technical change.Au cours de ces dernières années, la découverte des épaves Jules-Verne 7-9 à Marseille jointe à celles de nombreuses autres épaves (Giglio, Bon-Porté, Pabuç Burnu, Cala Sant Vicenç, Villeneuve-Bargemon 1/ César 1, Grand Ribaud F, Gela 1 et 2, Ma'agan Mikhael) a permis de mettre en évidence, d'une part, l'existence à l'époque archaïque d'une tradition grecque d'assemblage par ligatures, et, d'autre part, l'adoption au sein de cette tradition, dans la seconde moitié du VIe s. av. J.-C, de la technique d'assemblage par tenons et mortaises. Enfin, il a été possible de suivre cette évolution jusqu'à la fin du IVe s. où l'épave de Kyrenia marque à la fois la fin de cette évolution et le début d'une nouvelle tradition. On s'interrogera sur les modalités de cet important changement technique dont les conséquences furent considérables en terme d'évolution des tonnages et des types de navires. Notamment, y a t'il eu évolution au sein de cette tradition ou directement transfert de technologie ? Quelle signification accorder aux tenons rectangulaires (non chevillés) des épaves de Cala Sant Vicenç et de Pabuç Burnu ? Quel rôle aurait joué dans cette évolution la construction navale phénico-punique où la technique d'assemblage par tenons et mortaises semble trouver son origine ? Et quand, où et comment ? Si, du moins, la question du pourquoi semble assez claire ! Sur ces différents points, la présentation des épaves de Cala Sant Vicenç et de Pabuç Burnu qui présentent toutes deux des tenons simples au lieu des chevilles anti-jeu de pré-assemblages, et de l'épave de Binissafuller (Baléares) qui semble devoir se rattacher à la tradition punique par son système d'assemblage proche de celui des épaves puniques de Mazarron, devraient permettre de faire avancer la réflexion sur les conditions et les circonstances de cet important changement technique.Pomey Patrice. Introduction. In: Transferts technologiques en architecture navale méditerranéenne de l'Antiquité aux temps modernes : identité technique et identité culturelle. Actes de la Table Ronde d'Istanbul 19-22 mai 2007. Istanbul : Institut Français d'Études Anatoliennes-Georges Dumézil, 2010. pp. 15-26. (Varia Anatolica, 20