Les dernières occupations moustériennes de Saint-Césaire (Charente-Maritime, France) : diversité des techniques utilisées et comportements économiques pratiqués

The western European Late Middle Palaeolithic is marked by a mosaic of lithic industries that often have very different technical characteristics. The lithic industry pertaining to the latest levels of Mousterian occupation on the site of Saint-Césaire falls within this context. In order to better understand the factors that are at the origin of such lithic diversity, it is necessary to characterize the technical and economic aspects of Neanderthal behaviour for each stratigraphic level studied. The latest Mousterian levels at Saint-Césaire, dated to around 40900 BP (OIS 3), are predominantly characterized by a local raw material complemented by small quantities of imported raw materials. These levels are also characterized by a Discoid form of knapping that enabled the production of relatively thin blanks with a peripheral cutting edge and thicker flakes with a projecting back sensu lato. Lithic production on the site is not oriented towards the secondary transformation of blanks. Nonetheless, there are a large number of retouched pieces dominated by a diversity of denticulates. One of the interesting aspects of this particular assemblage is the evidence we have for the use of different hard hammer percussion techniques for both knapping and retouching. The combination of zooarchaeological, socio-economic and technological data permits us to place Saint Césaire within its larger territorial context and in the category of a dwelling site. While the levels studied lie immediately below the Châtelperronian period of occupation and could possibly have shed light on technical relationships between the Mousterian and Châtelperronian periods, our analysis of the Mousterian industry has shown no relationship to subsequent technological developments in the Late Palaeolithic period.La fin du Paléolithique moyen en Europe occidentale est marquée par une mosaïque d’industries lithiques aux caractéristiques techniques parfois fort différentes. L’industrie lithique des dernières occupations moustériennes de Saint-Césaire s’insère dans ce contexte. Si l’on souhaite mieux appréhender les facteurs à l’origine d’une telle diversité, il convient au préalable de bien caractériser d’un point de vue technique mais aussi économique les comportements des Néandertaliens pour chaque niveau étudié. Les derniers niveaux moustériens de Saint-Césaire, calés chronologiquement vers 40900 BP (OIS 3), se caractérisent par l’emploi majoritaire d’une matière première locale complété par une faible importation de matière première allochtone, par un débitage Discoïde prépondérant mis en oeuvre selon deux modalités qui ont permis l’obtention de supports relativement fins à tranchant périphérique et d’éclats plus épais à dos débordant sensu lato. Si l’ensemble de la production n’est pas orienté vers la transformation secondaire de ces supports, il n’en reste pas moins que les pièces retouchées sont nombreuses et dominées par divers types de denticulés. L’un des intérêts de cet ensemble est l’utilisation de différentes techniques de percussion en matière dure minérale pendant le débitage et pour la retouche. La mise en commun des données archéozoologiques, économiques et technologiques nous permet de positionner le gisement de Saint-Césaire au sein d’un territoire plus vaste et de l’identifier comme un site d’habitat. Sa position chronostratigraphique, sous-jacente à des niveaux châtelperroniens, nous conduit à discuter des relations techniques éventuelles qui peuvent exister entre le Moustérien et le Châtelperronien. Il en ressort que les caractéristiques de l’industrie moustérienne présentée ne préfigurent en rien ce qui se développera au début du Paléolithique supérieur.Thiébaut Céline, Meignen Liliane, Lévêque François. Les dernières occupations moustériennes de Saint-Césaire (Charente-Maritime, France) : diversité des techniques utilisées et comportements économiques pratiqués. In: Bulletin de la Société préhistorique française, tome 106, n°4, 2009. pp. 691-714