Troie dans le Roman de Troie de Benoît de Sainte-Maure et ses continuations (Xlle-Xllle siècles)

Le destin tragique de Troie dans le roman éponyme de Benoît de Sainte Maure n'empêche pas la ville d'être une référence pour les dynasties occidentales, et son héritage d'être l'enjeu de rivalités dont les continuations du Roman de Troie, comme Partonopeu de Blois ou Athis et Prophilias, se font l'écho. Partonopeu exalte les valeurs héritées de Troie pour faire l'éloge des dynasties occidentales (Plantagenêts, Blois- Anjou) en donnant une image plus contrastée d'Énée, à l'origine du pouvoir romain. Quant aux deux versions d'Athis et Prophilias, si la brève reste sensible au destin tragique de Troie dont l'héritière, Rome, cherche à effacer le souvenir par la victoire et la conquête, la version longue fait d'Athènes une nouvelle Troie, victorieuse tant par ses armes que par la séduction qu'elle exerce sur ses assiégeants. Les deux « continuations » sont ainsi le lieu d'une création littéraire qui montre la fécondité de la référence troyenne dans la littérature médiévale du treizième siècle.Castellani Marie-Madeleine. Troie dans le Roman de Troie de Benoît de Sainte-Maure et ses continuations (Xlle-Xllle siècles). In: Reconstruire Troie. Permanence et renaissances d'une cité emblématique. Besançon : Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, 2009. pp. 145-163. (Collection « ISTA », 1147