Les florilèges sacro-profanes et la tradition indirecte des romanciers Achille Tatius et Héliodore

This paper deals with the indirect tradition of the romance-writers Achilles Tatius and Heliodorus with reference to the florilegia sacro-profana, which, according to Marcel Richard's valuable article, begin to appear at the end of the ninth century, but are mainly literary products of the tenth and eleventh centuries. The two aims of this study are to contribute to our knowledge of this Byzantine production and to highlight the importance of the two author's indirect tradition. Extracts of the two romances have been preserved in Pseudo-Maximus' Loci Communes, as well as in the homonymous work of Pseudo-Antonius, the Florilegium Baroccianum and John Georgides' Gnomologium. For the purposes of this paper we have used the testimony of two manuscripts which, according to Richard, belong to a much enriched recension of Pseudo-Maximus : the earlier ms, Vaticanas gr. 739 (11th c), has recently been edited (1977), whereas the later, Athous Lavrae K116 (15th c), has been examined in microfilm ; reference is also made to the edition (1990) based on the ms Patmos 6 (11th c), which preserves the text of the third collection. On the whole, it seems very probable that an original florilegium following the order of the text has been used by the compilator more or less consistently ; this initial selection must have included passages taken from the two romances, that of Leu- cippe and that of Chariclea. It is established inter alia that the indirect testimonies for Leucippe are at present fourteen. Since they have been preserved in mss of the 11th c, they are probably earlier than all of Tatius manuscripts, and may be attached to family a (WMD), which, not without certain reservations, may be called « itálica ». Both the important readings ς 11.1 δυσέκλειπτον and Η 8.2 παραιρεΐται, and the omission of the glosseme at Ε 22.8 should be pointed out. It is impossible however to suggest any hypothesis about the relation of the thirteen extracts from Chariclea to the manuscripts of Heliodorus, since there are only two meaningful cases. However, two points deserve our attention : the differentiation of the florilegia and a nomber of inexplicable variants. At any rate, the future editors of the romances ought to take into account this indirect tradition.On examine la tradition indirecte des romanciers Achille Tatius et Héliodore par rapport aux florilèges sacro-profanes qui, selon l'article précieux de Marcel Richard, sont des produits littéraires de la fin du IXe s. et surtout du Xe et du XIe s. Les deux points qu'on se propose d'atteindre sont de contribuer d'une part à la connaissance de cette production byzantine et de faire ressortir d'autre part l'importance de cette tradition indirecte. Les extraits des deux romans nous sont parvenus par les Loci communes du PseudoMaxime et par ceux du Pseudo-Antoine, par le Florilegium Baroccianum et le Gnomologium de Jean Géorgidès. On utilise le témoignage de deux mss appartenant, d'après Richard, à une recension très enrichie du Pseudo-Maxime : le ms. le plus ancien, le Vaticanus gr. 739 (XIe s.), a été édité récemment (1977), tandis que le ms. le plus récent, l'Athous Lavrae Κ 116 (XVe s.), a été étudié sur microfilm ; on se réfère aussi à l'édition (1990) faite d'après le ms. Patmos 6 (XIe s.) qui conserve le texte de la troisième collection. D'un point de vue général, il y avait très probablement à l'origine un florilège suivant l'ordre du texte dépouillé que le compilateur employait d'une manière plus ou moins consciencieuse ; ce recueil initial comprenait, selon notre hypothèse, des passages pris dans les deux romans, le roman de Leucippé et le roman de Chariclée. On constate, entre autres, que pour Leucippé les témoins indirects sont à présent quatorze ; comme ils sont parvenus par des mss du XIe s., ils sont probablement antérieurs à l'ensemble des mss du romancier, et ils peuvent être rattachés à la famille a (WMD) qu'on peut, sous réserve, nomme « itálica » ; à noter aussi l'importance des lectures ςΐΐ. Ι δυσέκλειπτον et H 8. 2 παραιρεΐται, et l'omission de la glose à Ε 22. 8. À propos des treize extraits de Chariclée, il est impossible d'émettre une hypothèse sur leur lien avec les mss d'Héliodore, car il n'y a que deux cas caractéristiques ; on signale quand même deux points qui figurent seulement ici : il s'agit des différenciations des florilèges et d'un nombre de variantes inexplicables. De toute façon, les futurs éditeurs des romans doivent prendre en considération cette tradition indirecte.Antoniou Perséphone. Les florilèges sacro-profanes et la tradition indirecte des romanciers Achille Tatius et Héliodore. In: Revue d'histoire des textes, bulletin n°25 (1995), 1995. pp. 81-90