Richesse agricole et urbanisation

Abstract. — In the pre-industrial âge, the very existence of the towns, their importance and wealth may be related to the prosperity of the surrounding areas. Except for the major ports and some early manufacturing centres, such a demonstration is brought about by an analysis made at the French "département" level. It seems that the contributions are reciprocal in this rural-urban symbiosis : the best arable lands brought wealth that benefited the urban development, which in turn stimulated a high return agriculture oriented to fulfill the needs of the urban dwellers. This process is illustrated by the instances of Limagne and, even more clearly, of Elsass. As the industry developed during the 19th century, agriculture gradually lost his capacity of returning high income compared to manufacture. The towns that did not get industrialised were stagnant ; the growth of the others was desastrous for their agricultural surroundings. The value of the most fertile land is frequently low compared to its price as a building site. Some examples show how the best soils are thus exposed to destruction. It is highly necessary to devise a new urbanistic conception of urban development if one wants to avoid wasting of some of our best agricultural soils.Résumé. — A l'époque pré-industrielle, l'existence des villes, leur importance et leur richesse peuvent être mises en rapport avec la prospérité des campagnes environnantes. Les analyses au niveau départemental en apportent une démonstration, à laquelle peuvent faire exception les grands ports et quelques foyers manufacturiers précoces. Il semble que dans cette symbiose villes-campagnes, les apports soient réciproques : les meilleures terres ont permis un enrichissement qui profitera au développement urbain, lequel stimulera les cultures de haut rapport pour l'alimentation des citadins ; la Limagne et surtout l'Alsace en sont exemplaires. Avec le développement industriel du XIXe siècle, l'agriculture devient une source de fortune de plus en plus faible en face de l'usine. Les villes qui ne sont pas industrialisées stagnent ; les autres connaissent une croissance dont l'effet est désastreux sur leur environnement agricole. La terre agricole la plus riche n'a souvent plus qu'une valeur intrinsèque minime en regard de son prix de sol à bâtir. Les meilleurs terroirs sont ainsi exposés à la destruction, comme le montrent quelques exemples. Une nouvelle conception urbanistique du développement urbain est indispensable si l'on veut éviter le gaspillage de quelques-uns de nos plus beaux sols agricoles.Coyaud Louis-Marie. Richesse agricole et urbanisation. In: Revue Géographique de l'Est, tome 14, n°3-4, Juillet-décembre 1974. Varia. pp. 183-214