Nationalités et groupes ethniques en République Socialiste de Macédoine (Yougoslavie)

Summary. — Though its ethnic structure is less complex than it was years ago, the Yugoslav Republic of Macedonia — a total population of 1 650 000 — still appears as a patchwork of nationalities : there are a few scores of neighbour Serbs, Greeks and Bulgarians. Most Jews disappeared during the Second World ! War and so did the Turks, Cherkesses and Torbeshes — local muslim Slavs — who emigrated to Turkey soon after it ; the indigenous Vlachs are following various acculturation patterns leading to their end as a distinct group. But the Gypsies, a very small group, are increasing their number because of their high birth rate. More important are two long-term trends : the slower growth and declining importance of the Macedonian population and the more rapid growth and increasing importance of the Shiptars (Albanians), the former ones accounting for 69 % of total population and the latter for 17 % . On the other hand, vital statistics reveal two sharply contrasted demographic groupa : the natural increase is much higher amongst Shiptars than amongst Macedonians. These trends do not impinge equally on all areas, for regional distribution of the nationalises is far from uniform : Macedonian Slavs are a majority in the Eastern and Southern districts of the Republic, when the Western districts contain a high proportion of Shiptars. Due to urbanization (and the reconstruction of Skopje) and differential rural exodus, Shiptars are slowly spreading eastwards over villages and agriculture.Résumé. — La Macédoine yougoslave comptait au dernier près de 1 650 000 habitants inégalement répartis entre une vingtaine de groupes nationaux. Certains de ces derniers, Grecs, Bulgares, etc., n'ont guère d'importance. D'autres, les Serbes, signalent la mobilité de la population dans la Fédération. Les Tziganes à proportion de leur taux de natalité. La plupart des Juifs ont disparu pendant la guerre ; les Turcs, les Tcherkesses et les Torbesh ont en général émigré en Turquie au cours des années 1950. Et les Valaques disparaissent par acculturation. La mosaïque des peuples de Macédoine s'est donc simplifiée. Reste le problème qui domine le présent et l'avenir : la nationalité macédonienne moins vite et son importance relative diminue, cependant que la nationalité albanaise augmente en valeur absolue et relative, ce qui reflète les effets de taux de natalité très différents. Alors que les Macédoniens comptent pour 69 % de la population totale et les Albanais pour 17 %, cette tendance a des effets régionaux : les Albanais sont plus nombreux à l'Ouest, les Macédoniens à l'Est et au Sud ; mais cette évolution se combine à une albanisation des campagnes, car la croissance urbaine concentre les Macédoniens dans les villes tandis que les Albanais comblent une partie des vides creusés par l'exode rural dans les campagnes slaves.Débats Jean-Pierre. Nationalités et groupes ethniques en République Socialiste de Macédoine (Yougoslavie). In: Revue Géographique de l'Est, tome 19, n°1-2, Janvier-juin 1979. Europe centrale et balkanique. pp. 67-85