Le temps de la parole dans Les Confessions de saint Augustin

In the Confessions, Augustine's reflection on the language lies in the background of the experimental relation between the human word and the Word of God. Augustine had to get himself loose from rhetoric in order to find a type of discourse which could give an account of a continuous conversion, which he practised himself. Discursive temporality is to be understood as the place of a true internal maturing process : the individual in a dialogue with the living Word of God develops inasmuch as he harmonizes with the time of divine Creation. The time of the word that seeks for God, that makes efforts to know him, especially through exegesis, is already the time of a mysterious mutual relation in which the individual is already partaking of the mystery. Even far from perfect as they are, human approximations are valuable on account of the desire for God and the onto- logical movement they show evidence of.Dans Les Confessions, la réflexion sur le langage constitue une trame de l'expérience de la relation entre la parole humaine et le Verbe divin. Augustin a dû apprendre à se détacher de la rhétorique pour aller à la recherche d'un discours qui rende compte d'une conversion permanente dont il soit lui-même partie prenante. La temporalité discursive est comprise comme le lieu d'une véritable gestation interne : la personne, en dialogue avec la Parole vivante de Dieu, croît en fonction de sa mise en consonance avec le temps de la Création divine. Le temps de la parole qui cherche Dieu, s'efforce de le connaître, en particulier dans l'exégèse, est déjà le temps d'une relation dialogique mystérieuse, où l'homme déjà participe du mystère. Même imparfaites, les approximations humaines valent par le désir de Dieu et le mouvement ontologique dont elles témoignent.Rieu Josiane. Le temps de la parole dans Les Confessions de saint Augustin. In: Revue des Sciences Religieuses, tome 79, fascicule 4, 2005. Autour de la loi de Séparation (1905) sous la direction de Roland Minnerath. pp. 525-541