Les itinéraires intellectuels de William Jones (I) : traduire

Two phases can be distinguished in William Jones’s career as a translator and Orientalist : in England, where he translated Arab and Persian texts and adapted them to the eighteenth-century fashion of the «Orient » ; in Bengal, where he learnt Sanskrit and defended a new approach both to the history of world literatures and to the act of translating. This article, based on a close study of Jones’s translation choices, on his adaptations and rewritings, attempts to bring to light a cultural evolution, a change in the perception of the Orient and of foreign texts which occurred in the last decades of the eighteenth century. Jones’s translation of Śakuntalā is a central factor in this evolution, and a source of inspiration for many Romantic texts.La carrière de traducteur de l’orientaliste William Jones se divise en deux époques : en Angleterre, où il traduit des textes arabes et farsi qu’il adapte à la sensibilité orientalisante de l’époque, puis lors de son séjour au Bengale, où son apprentissage du sanskrit bouleverse sa conception à la fois de l’histoire des littératures et de l’acte de traduire. Cet article, en s’appuyant sur l’étude des choix traductologiques de Jones, sur ses adaptations et ses réécritures, vise à dégager une évolution culturelle, un changement de sensibilité à l’égard de l’Orient et du texte étranger au cours du dernier tiers du XVIIIe siècle. Sa traduction de Śakuntalā, en ce sens exemplaire, rencontre un grand succès et un écho chez de nombreux écrivains romantiques.Baudry Samuel. Les itinéraires intellectuels de William Jones (I) : traduire. In: XVII-XVIII. Revue de la société d'études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles. N°67, 2010. L’attrait de l’Orient / The Call of the East. pp. 171-185