Les premières « Boyle Lectures » et les vérités au-dessus de la raison

The chemist Robert Boyle left money in his will to finance a series of sermons in defence of Christian doctrines against unbelievers and Jews. The ‘ Boyle Lectures’ are usually interpreted as expressing the Newtonian natural theology of the Latitudinarians. This article, concerned with the late seventeenth century lectures, studies them against the background of the politico-theological situation of the period. It shows that while the lecturers (from different branches of the Church) were attempting to defend rational theology against both the enthusiasts and those who attempted to oppose reason and science to religion, they also needed to counter the claim that reason alone was the criterion of truth, which they believed would undermine religion. They were thus attempting to reconcile religious truth with science while empha-sizing the need for revelation to demonstrate certain truths above reason.Le chimiste Robert Boyle finança dans son testament une série annuelle de prêches consacrés à la défense des doctrines chrétiennes contre les «incroyants » et les Juifs. Ils sont souvent perçus comme l’expression de la physico-théologie de l’Église latitudinarienne, fondée sur la science newtonienne. Cet article, consacré aux sermons de la fin du XVIIe siècle, les analyse dans le contexte de la situation politique qui présidait à leur fondation. On voit qu’il s’agissait de défendre une théologie rationnelle face à l’enthousiasme des fanatiques et à ceux qui voulaient opposer la raison et la science à la religion, tout en répondant à un rationalisme qui viderait la religion de toute substance en voulant tout soumettre à la raison : de réconcilier les vérités de la religion avec la science tout en soulignant le secours de la révélation pour se convaincre de certaines vérités au-dessus de la raison.Thomson Ann. Les premières « Boyle Lectures » et les vérités au-dessus de la raison. In: XVII-XVIII. Revue de la société d'études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles. N°68, 2011. Vérité(s) Colloque tenu en Sorbonne - 21-22 janvier 2011. pp. 97-111