Les aléas d'une participation au commerce négrier : Houël et la traite des Noirs (1763-1768)

The concrète case which is analysed here allows to appreciate the slave trade risks. Houël, a merchant in Caen took within six expeditions organized by the shipowners of Le Havre Feray and Dangirard, his parents, a l/16th financial participation and exceptionally l/32nd. The fîrst journey presents a character not in common use since it rests on a contract concluded which the English from the signature of the preliminaries which put an end to the Seven Years War for the delivery of 400 prisoners to Saint-Louis of Senegal, passed under british control since 1759. The shipowners of Le Havre inaugurated a collaboration policy with the English, which will perpetuate until the French Revolution. The other five journeys were more classical. The survey of thèse which spread out from 1763 to 1768, permit to bring out the criteria which made the success or the failure : the length of the journey, the number of slaves bought or sold, the amount of the selling and the share of the cash. The West Indian settlers being incorrigible debtors, Houël was still receiving in 1781 some discounts about his financial participations. Discouraged by the too long immobilisation of capital and by the slave trade difficulty, Houël decided to retire.Le cas concret qui est analysé ici permet d'apprécier les risques du commerce négrier. Houël, un négociant de Caen a pris dans six expéditions organisées par les armateurs havrais Feray et Dangirard, ses parents, une participation financière d'l/16e et exceptionnellement d'l/32e. Le premier voyage présente un caractère inusité puisqu'il repose sur un contrat conclu avec les Anglais dès la signature des préliminaires qui mettaient fin à la guerre de Sept ans pour la livraisons de quatre cents captifs à Saint-Louis du Sénégal, passé sous contrôle britannique depuis 1759. Les armateurs havrais inauguraient une politique de collaboration avec les Anglais qui se perpétuera jusqu'à la Révolution Française. Les cinq autres voyages étaient plus classiques. L'étude de ces expéditions qui s'échelonnent de 1763 à 1768 permet de dégager les critères qui font le succès ou l'échec : la durée du voyage, le nombre d'esclaves achetés et vendus, le de la vente et la part du comptant. Les colons antillais étant d'incorrigibles débiteurs, Houël recevait encore en 1781 des remises pour ces participations financières. Découragé par la trop longue immobilisation des capitaux et par les difficultés du commerce négrier, Houël décida de se retirer.Mettas Jean. Les aléas d'une participation au commerce négrier : Houël et la traite des Noirs (1763-1768). In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 72, n°266, 1er trimestre 1985. pp. 21-29