Le Commerce de l'Algérie de 1924 à 1938 : interprétation des termes de l'échange

The crisis touched trade between France and Algeria only relatively lightly. The amount of trade did not decrease except in 1934 and 1935. In fixed francs, the word slowing-down is more appropriate than that of despression. As for the ternis of trade, these remained favourable to Algeria, for every kind of exporter (settlers, mining companies, natives). Two basic elements account for this paradox. First and foremost, Algeria was an integral part of the French market (flag-carrier monopoly, common customs tariff). The value of its exports was hence less vulnerable to the violent fluctuation in world market prices. Furthermore, the goods sold by the mother-country came mostly from pre-monopolistic industrial groups, still subject to the hasards of free trade. The sales of these products did not abate while their prices fell by more than 50 %. Everything happened as if the colonial form of imperialism was contributing to the dégradation of France's overall terms of trade.Le commerce entre la France et l'Algérie a été relativement épargné par la crise. Le tonnage échangé n'a baissé qu'en 1934 et 1935. En francs constants, il faut parler de régression plus que de crise. Quant aux termes de l'échange-marchandises, ils sont restés favorables à l'Algérie, quelle que soit la distinction opérée au niveau des catégories d'exportateurs (colons, sociétés minières, indigènes). Il faut attribuer ce paradoxe à deux éléments essentiels. Tout d'abord, l'Algérie faisait partie intégrante du marché français (monopole de pavillon, tarif douanier commun). Les prix de ses marchandises exportées ont donc été moins sensibles aux violentes fluctuations des cours mondiaux. D'un autre côté, les marchandises vendues par la métropole provenaient essentiellement de groupes industriels pré-monopolistes, encore soumis aux aléas de la libre concurrence. Les ventes de ces produits n'ont pas régressé alors que leurs prix baissaient de plus de 50 %. Tout s'est donc passé comme si la forme coloniale de l'impérialisme contribuait à dégrader les termes de l'échange globaux de la France.Marseille Jacques. Le Commerce de l'Algérie de 1924 à 1938 : interprétation des termes de l'échange. In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 63, n°232-233, 3e et 4e trimestres 1976. L'Afrique et la crise de 1930 (1924-1938) sous la direction de Catherine Coquery-Vidrovitch . pp. 529-537