La situation économique en U.R.S.S. au 1er juillet 1948

Les dirigeants soviétiques tendent à hâter la réalisation du plan quinquennal en devançant d'une année les normes de production primitivement fixées pour 1950. Dans tous les secteurs économiques l'activité est intense pour « réaliser le plan quinquennal en 4 ans » . Toutefois, le maintien de la stabilisation financière inaugurée par la réforme monétaire de décembre 1947 tend à freiner le rythme des investissements dans les secteurs non productifs. Ces préoccupations se traduisent par un resserrement des crédits d'investissement dans le budget de cette année. L'unification des prix a pour effet de diminuer les rentrées au titre de l'impôt sur le chiffre d'affaires. En revanche, la population a obtenu, par cette unification, une très sensible revalorisation de son pouvoir d'achat ; c'est ce qui explique qu'avec la levée du rationnement la consommation ait enregistré une très forte hausse au cours du premier semestre. Le secteur commercial a dû se réadapter aux nouvelles conditions du marché. L'accroissement de la production industrielle a permis de réaliser un second palier de baisse sur quelques produits, mais qui ne sont pas d'usage courant. Les perspectives d'une bonne récolte laissent prévoir la poursuite de la politique de baisse. Le financement du plan quinquennal est assuré par l'autofinancement des entreprises et par l'appel à l'épargne. Un troisième emprunt de reconstruction de 20 milliards a été émis en mai et clôturé avec le succès habituel des emprunts soviétiques. La politique commerciale s'est manifestée par la signature d'accords de commerce avec la Belgique, la Suisse, la Hollande, la Pologne. Des négociations se poursuivent avec l'Angleterre ; tandis que les Etats-Unis limitent leurs exportations vers l'U.R.S.S.La situation économique en U.R.S.S. au 1er juillet 1948. In: Etudes et conjoncture - Economie mondiale, 3ᵉ année, n°6-8, 1948. pp. 195-230