Brésil

La guerre a été pour le Brésil le signal d'un puissant mouvement d'expansion industrielle. Les industries de transformation tout spécialement et notamment le secteur des textiles ont connu un essor sans précédent. La sidérurgie, clef de voûte des futurs développements du pays, après un certain ralentissement de l'activité des hauts-fourneaux de Minas Geraes, s'apprête à doubler d'un seul coup sa capacité de production, grâce, à l'achèvement des puissantes usines de Volta Redon d'à, orgueil du pays. Ainsi donc, sans abandonner son rang de premier fournisseur de café du monde, le pays voit s'élargir et se diversifier les bases de son économie, et s'apprête à prendre sa place parmi les grandes puissances industrielles. A condition, toutefois, que ces nouvelles industries soient de taille à lutter contre la concurrence internationale renaissante. Ce qui pose le grave problème des barrières douanières. Cette expansion industrielle s'est accompagnée d'une forte augmentation des dépenses budgétaires, d'un gonflement dangereux des billets en circulation et en général d'une tendance fâcheuse à la spéculation et à la hausse des prix. Les efforts de compressions budgétaires et de redressement financier déployés depuis dix mois par les gouvernements Linharès et Dutra, ont été cependant suivis d'effets et les renseignements connus font apparaître notamment une baisse de la courbe des émissions de billets, qui est de bon augure pour l'avenir.Brésil. In: Etudes et conjoncture - Economie mondiale, 1ᵉ année, n°4, 1946. pp. 65-72