La conversion du Nord au christianisme a fait oublier les modalités et les limites de l'expansion viking. Seules les Sögur islandaise, et l'œuvre de Saxo Grammaticus en conservent le souvenir. A partir du XVIe siècle, le passé du paganisme va solliciter l'intérêt d'historiens dilettantes comme les frères Magnus exilés à Rome. Cent ans plus tard, Olaus Rudbeck ouvre la voie au mythe viking qui va conquérir l'imagination populaire. Au XVIIIe siècle, Ewald puisera aux sources nouvellement libérées par Suhm, Schoning et Mallet, et concevra le tragique grandiose des temps anciens. Le romantisme suivra ses traces, Ochlenschläger, Geijer, Tegnér, Buneberg et Ibsen conduiront le mythe par des phases successives vers son achèvement wagnérien. Au déb...