Un « gibier des prévôts » : mendiants et vagabonds au XVIIIe siècle entre la Vire et la Dives. 1720-1789

Au XVIIIe siècle, la mendicité et le vagabondage n'ont pas épargné la Basse-Normandie. Toutes les variétés classiques de l'errance sont représentées. Les bandes semblent toutefois moins grosses qu'ailleurs, peut-être parce qu'on n'a jamais pu désarmer la province. L'opinion supporte le « marginal » qui n'exige pas l'impossible, mais livre à la maréchaussée le mendiant ou l'errant qui se montre inquiétant. A la fin du XVIIIe siècle, les miséreux acceptent assez facilement l'entrée à Beaulieu, le Bicètre caennais. Si le moyen âge se perpétue en la personne des pèlerins par procuration, un nouvel esprit se fait jour avec ceux des errants qui invoquent la curiosité. Enfin, la Normandie — province militaire — est parcourue de déserteurs de toutes armes. Malheureusement, les sources ne présentent pas la continuité qui permettrait de sortir du qualitatif.Crépillon Paul. Un « gibier des prévôts » : mendiants et vagabonds au XVIIIe siècle entre la Vire et la Dives. 1720-1789. In: Annales de Normandie, 17ᵉ année, n°3, 1967. pp. 223-252