Mort et martyre des guerriers vers 1100. L'exemple de la première croisade

By preaching the crusade at Clermont (1095), did Urban II inspire hope for the crown of martyrdom in the warriors who were to fell before the "infidels" ? Did the crusaders, at least, have this strong hope when they left ? J. Riley-Smith has recently contested this traditional interpretation and has suggested that the idea of assimilating the warriors killed to martyrs was created along the way, within the Christian army itself. Chroniclers, writing after the victory of 1099 (more important by comparison to the defeat of 1101), are assumed to have generalized this idea and to have outlined its theological expression. Here, the author presents a critical re-examination of this question and a refutation of the arguments put forth by J. R.-S. He rehabilitates the previous view which, after all, is more substantial and more satisfying.En prêchant la croisade à Clermont (1095), Urbain II a-t-il fait espérer la couronne du martyre aux guerriers qui tomberaient sous les coups des « infidèles » ? Les croisés avaient-ils du moins, dès leur départ, cette ferme espérance ? J. Riley-Smith a récemment contesté cette interprétation traditionnelle et suggéré que l'idée d'assimiler les guerriers tués aux martyrs serait née en cours de route, au sein même de l'armée chrétienne. Les chroniqueurs, écrivant après le succès de 1099 (valorisé par l'échec de 1101), auraient généralisé cette idée et en auraient ébauché la théologie. L'auteur présente ici un réexamen critique de cette question et une réfutation des arguments avancés par J. R.-S. Il réhabilite l'opinion ancienne, après tout plus solide et plus satisfaisante.Flori Jean. Mort et martyre des guerriers vers 1100. L'exemple de la première croisade. In: Cahiers de civilisation médiévale, 34e année (n°134), Avril-juin 1991. pp. 121-139