Pinnacle et nullité en mer de Chine Orientale

The Senkaku (or Diaoyu, also Pinnacle) Islands, scattered in the East China Sea, were annexed by Japan in 1895 and are claimed by the Pekin and Taipei governments. More vital than the few acres of spectacular, though inhospitable volcanic rocks, is what prompted those claims, the undergroung resources thought to lie around them. Part of this article presents the arguments put forward to justify or deny those territorial claims. While the Chinese claim mainly rests upon history and geomorphology, the Japanese position is based on international law. This debate largely focuses on the status of those islands at the end of the nineteenth century, before and after the Sino-Japanese war. Were the islands Chinese only to be seized by Japan, and officialy ceded to him in accordance with the Shimonoseki peace treaty ? On the contrary, were they terrae nullius legally incorporated into Okinawa prefecture ? Can they be dissociated from the other peripherical islands ? We try to explore here a rich but somewhat obscure matter, where simple words sometimes lose their obvious meaning, where law seems to compete with history, space with time, and power with the absence of sovereignty.Les îles Senkaku ( Diaoyu, ou encore Pinnacle ), dispersées en Mer de Chine Orientale, incorporées au Japon en 1895, sont revendiquées par les autorités chinoises de Pékin et de Taipei. Plus que quelques acres de roches volcaniques inhospitalières, spectaculairement émergées, ce sont les ressources soupçonnées de leur environnement sous-marin qui suscitent les convoitises. Cet article examine partiellement l'argumentation développée en faveur de leur transfert ou de leur rétention. Tandis que la revendication chinoise s'appuie principalement sur l'histoire et la géomorphologie, la démonstration japonaise fait avant tout appel au droit international. La problématique concerne plus particulièrement le statut des îles à la fin du dix-neuvième siècle, avant et après la guerre sino-japonaise : chinoises, ont-elles été saisies par le Japon, avant de lui être cédées par le traité de paix de Shimonoseki ? Terres sans maître, ont-elles été légalement incorporées à la préfecture d'Okinawa ? Leur question est-elle dissociable de celle des îles voisines ? On explore ici à tâtons une matière riche et obscure, où le sens des mots simples perd parfois de son évidence, où le droit semble rivaliser avec l'histoire, l'espace avec le temps, et le pouvoir avec la nullité.Mormanne Thierry. Pinnacle et nullité en mer de Chine Orientale. In: Ebisu, n°12, 1996. pp. 92-153