Реальность и миф в маленькой поэме С. Есенина Кобыльи корабли

Le réel et le mythe dans le poème de S. Esenin les Bateaux-Juments Le petit poème les Bateaux-Juments (écrit en septembre 1919) marque une rupture dans l'œuvre de Esenin d'après la révolution d'Octobre. Le poème représente les événements réels comme une transformation antinaturelle du socium humain qui a conduit à la destruction du rêve utopique du poète — l'Inonija. En utilisant des images mythopoétiques, Esenin présente ce processus comme une déshumanisation générale de la société : l'essence animale se manifeste dans la conduite des hommes, tandis que l'animal sauvage s'hominise, tout en étant traqué et condamné à périr. La violation de l'équilibre écologique dans la Russie d'après la Révolution conduit selon le poète à une déformation générale de la culture éthique et morale. Devant la réalité, Esenin estime que l'attitude révolutionnaire agressive des hommes envers la mère Nature est au fond un acte de suicide, et que l'unique moyen de sauvegarder la vie réside dans le rétablissement du « cordon ombilical » (uzlovaja zavjaz') entre l'homme et son milieu naturel comme première étape de son ascension spirituelle. Pour les œuvres de Esenin de 1919, l'esthétique de la « folie » qui nie le « monde vil » est devenue fondamentale. La destruction du réel dans les Bateaux-Juments montre la cruauté de l'époque révolutionnaire et le mensonge des slogans (« Avec des rames de mains coupées/ Vous voulez souquer vers le pays de l'avenir »). Le mythe permet cependant au poète de surmonter cette destruction du monde en direction d'un humanisme originel dont il affirme l'intangibilité.Mekšs Èduard. Реальность и миф в маленькой поэме С. Есенина Кобыльи корабли . In: Revue des études slaves, tome 67, fascicule 1, 1995. pp. 23-34