Liberté de pensée et soumission politique selon Spinoza

The A. inquires whether the freedom of thought and of religion demanded by Spinoza on the interior level is not jeopardized by his view of political authority exercising total power on the level of external expression. For this purpose the A. examines chapters 16-20 of the Tractatus theologico-politicus. He observes that the reasons invoked by Spinoza in order to recommend a degree of freedom of expression in regard to thought and religion are purely pragmatic. In any case this freedom may never serve as a pretext for questioning political authority, which as the expression of the divine power is subject to no other law than that of maintaining its existence. Spinoza's political views are rooted in a pessimistic view of human nature and they propose a remedy which does not surpass the naturalist framework of explanation customary with the author. But this view also singularly limits the appeal to freedom which the philosopher wishes to champion. (Transl. by J. Dudley).L'A. se demande si la liberté de pensée et de culte, revendiquée par Spinoza sur le plan intérieur, n'est pas remise en question par sa conception de l'autorité politique qui exerce une puissance totale sur le plan de l'expression extérieure. Il examine, à cet effet, les chapitres 16-20 du Traité théologico-politique. Il remarque que les motifs invoqués par Spinoza pour recommander une certaine liberté d'expression en matière de pensée et de culte sont purement d'ordre pragmatique. Jamais, en tout cas, cette liberté ne peut servir de prétexte à une mise en cause de l'autorité politique qui, étant l'expression de la puissance divine, n'est soumise à aucune autre loi que celle de son maintien dans l'existence. La conception politique de Spinoza s'enracine dans une vue pessimiste de la nature humaine et elle propose un remède qui ne sort pas du cadre naturaliste d'explication, habituel à l'auteur. Mais cette conception limite aussi singulièrement l'appel à la liberté dont le philosophe veut se faire le champion. pragmatique. Jamais, en tout cas, cette liberté ne peut servir de prétexte à une mise en cause de l'autorité politique qui, étant l'expression de la puissance divine, n'est soumise à aucune autre loi que celle de son maintien dans l'existence. La conception politique de Spinoza s'enracine dans une vue pessimiste de la nature humaine et elle propose un remède qui ne sort pas du cadre naturaliste d'explication, habituel à l'auteur. Mais cette conception limite aussi singulièrement l'appel à la liberté dont le philosophe veut se faire le champion.Troisfontaines Claude. Liberté de pensée et soumission politique selon Spinoza. In: Revue Philosophique de Louvain. Quatrième série, tome 84, n°62, 1986. pp. 187-207