Les théâtres en Italie au Ier siècle de notre ère : situation et fonctions dans l'urbanisme impérial

La diffusion de ce type d'édifice dans l'Italie du Ier siècle n'ajoute pas seulement un élément à la panoplie monumentale traditionnelle; elle codifie un mode d'organisation de l'espace urbain fondé sur une logique en grande partie nouvelle. Le théâtre n'est pas seulement le lieu de l'expression d'une «culture de diversion» avec la mise au point, au début du règne d'Auguste, du pantotnimus italiens; il est aussi le seul endroit où s'organise, dans le nouvel ordre socio-politique, la rencontre entre les hommes ou les signes du pouvoir et les administrés. Son intégration rapide aux sanctuaires ou aux circuits du culte impérial témoigne de l'adaptation de la formule architecturale. Un examen des plans et des modes d'insertion des théâtres italiens montre qu'ils deviennent, pour la ville du début de l'Empire, un véritable topos d'identification : en position «scénographique», à proximité de l'enceinte ou au cœur du centre monumental, leur rôle dans le système urbain est défini en fonction de leur masse, des éléments d'animation de leur façade, de leurs annexes, etc. Les cas de Vérone, Minturnes et Brescia font l'objet d'une analyse particulière.Gros Pierre. Les théâtres en Italie au Ier siècle de notre ère : situation et fonctions dans l'urbanisme impérial. In: L'Italie d'Auguste à Dioclétien. Actes du colloque international de Rome (25-28 mars 1992) Rome : École Française de Rome, 1994. pp. 285-307. (Publications de l'École française de Rome, 198