La terre, les agriculteurs et les problèmes fonciers dans une région des marges armoricaines

Land, farmers and land problems in an area of armorican borders This article has in view to investigate connections between various factors : landed property, farms, land-marketing, agricultural trade unionism... — The first part presents land problems, shortly after the Second world war. The department of Mayenne remains a region of big leasing-landowners, despite the breaking-up of many estates. So, lands are primarily, leased out, and metayage (share-cropping) still a usual practice. Available farms being few, the peasant body suffers from an actual « hunger for land ». — Land problems analysis between 1950 and 1980 has made it possible to emphasize two points. On the one hand, the light concentration of the number of farms. On the other hand, the change in the modes of development, with the disappearance of metayage, and especially the quick progression of farm ownership ; in order to enable farmers to avoid land endebtment the S.A.F.E.R.of Maine has made attempts to bring new processes into operation. — Since the beginning of the 80's, land problems have set in other forms. From now on, the cost of land is dropping in « Francs constants » ; land is no longer a safe investment and capital shuns it [G.F.A. « investissors » are no longer set up]. One more new point : pressure on land is lessening, owing to increasing release of farms by ageing farmers, and to a decrease of the potential of intending farmers.Cet article se propose d'examiner les relations entre des facteurs divers : propriété foncière, exploitations agricoles, marché des terres, pratiques du syndicalisme agricole... — La première partie présente les problèmes fonciers au lendemain de la Deuxième Guerre. La Mayenne reste une région de grands propriétaires bailleurs malgré l'éclatement de nombreux domaines. Les terres sont donc, pour l'essentiel, louées et le métayage encore couramment pratiqué. Les exploitations libres étant rares, la masse paysanne souffre d'une véritable « faim des terres ». — L'analyse des problèmes fonciers, entre 1950 et 1980, a permis de souligner deux traits. D'une part, la faible concentration du nombre des exploitations. D'autre part, la mutation des modes de faire-valoir avec la disparition du métayage et, surtout, la progression rapide de la propriété paysanne ; pour permettre aux agriculteurs d'éviter l'endettement foncier, la S.A.F.E.R. du Maine a tenté de mettre en œuvre des formes d'action nouvelles. — Depuis le début des années 1980, les problèmes fonciers se posent sous d'autres formes. Désormais le prix de la terre baisse, en francs constants ; le foncier n'est plus une valeur refuge et les capitaux l'évitent (on ne crée plus de G.F.A. « investisseurs »). Autre fait nouveau : la pression des hommes sur la terre s'atténue en raison d'une libération croissante de fermes par des agriaulteurs âgés et d'une diminution du potentiel de futurs exploitants.Macé Georges. La terre, les agriculteurs et les problèmes fonciers dans une région des marges armoricaines. In: Norois, n°118, Avril-Juin 1983. pp. 213-226