Élites intellectuelles et reproduction du savoir : le témoignage de la génération des pré-Lumières

Cet article se propose d'apporter quelques nuances aux jugements extrêmement sévères qui ont été portés, tant par les hommes du XVIIIe siècle que par les historiens, sur les universités italiennes à l'époque des pré-Lumières. La sclérose de ces institutions aurait amené Muratori et ses contemporains à se former eux-mêmes ou à chercher auprès de maîtres particuliers ou dans des académies l'accès au savoir, plus précisément à ses formes les plus modernes. Or, bien de ces «solutions de remplacement» sont moins à situer en opposition à l'université que dans ses marges. Par ailleurs, il apparaît que les universités italiennes d'avant les réformes n'étaient point les bastions d'obscurantisme que l'on s'est plu à décrire, qu'elles n'étaient pas restées totalement étrangères au mouvement général des idées.Waquet Françoise. Élites intellectuelles et reproduction du savoir : le témoignage de la génération des pré-Lumières. In: Problèmes de l'histoire de l'éducation. Actes des séminaires organisés par l'École française de Rome et l'Università di Roma - la Sapienza (janvier-mai 1985) Rome : École Française de Rome, 1988. pp. 1-12. (Publications de l'École française de Rome, 104