Virgile et la poésie latine du bas Moyen Âge

Hors d'Italie, les poètes latins du bas Moyen Âge ne jouissent pas de conditions très favorables à une pleine exploitation de leurs lectures virgiliennes. Les manuscrits glosés semblent montrer qu'on explique beaucoup moins Virgile dans le cadre de l'enseignement; l'entraînement à la composition de vers métriques est certainement moins répandu et moins efficace qu'au XIIe siècle. D'autre part la lecture tropologique de Virgile, poète inspiré, prophète de la Révélation, disparaît après le XIIIe siècle chez les esprits cultivés ; il est toujours considéré et loué comme le plus grand des poètes, mais son influence esthétique est moyenne, assez routinière, et guère supérieure à celle des autres poètes de l'antiquité classique et tardive; son influence idéologique est nulle pour l'Enéide, faible en ce qui concerne les Bucoliques, et se borne pour les Géorgiques à servir de garant aux motifs champêtres et au thème du bonheur de la vie rustique.Bourgain Pascale. Virgile et la poésie latine du bas Moyen Âge. In: Lectures médiévales de Virgile. Actes du colloque de Rome (25-28 octobre 1982) Rome : École Française de Rome, 1985. pp. 167-187. (Publications de l'École française de Rome, 80