La culture populaire comme enjeu : rituels et pouvoirs (XIVe-XVIIe siècles)

La culture populaire est ici considérée sous l'angle des formes de sociabilité qu'elle suscite et des rapports qu'elle entretient avec la sphère du pouvoir, qu'il soit d'État ou non. Les rituels populaires, encouragés par les autorités, ont d'abord contribué à créer et à renforcer une solidarité communautaire dans les villes, au moment où les relations entre le roi et les « bonnes villes » sont au mieux, face à une noblesse en mutation. Puis le développement de nouvelles élites, lié au renforcement de l'État, favorise les clivages socioculturels. Par ailleurs, le pouvoir seigneurial a intégré des coutumes populaires dans les droits seigneuriaux à l'époque moderne. Faut-il y voir un aspect de la réaction seigneuriale, une compensation symbolique dans cette période où le pouvoir royal menace de plus en plus le monde seigneurial ? C'est sur le terrain, dans les gestes quotidiens, que s'affrontent la Loi et la culture populaire, par trames institutionnelles et structures de sociabilité interposées.Grinberg Martine. La culture populaire comme enjeu : rituels et pouvoirs (XIVe-XVIIe siècles). In: Culture et idéologie dans la genèse de l'État moderne. Actes de la table ronde de Rome (15-17 octobre 1984) Rome : École Française de Rome, 1985. pp. 381-392. (Publications de l'École française de Rome, 82