L'examen des commentaires et gloses de la IVe Églogue de Virgile, du IXe à la fin du XIIe siècle, affaiblit considérablement la thèse selon laquelle tout le Moyen Âge a reconnu en Virgile un prophète du Christ ; le mérite prophétique en réalité va à la Sibylle. La vogue du Virgile chrétien paraît limitée à des entreprises de propagande politique; une officine carolingienne en particulier, à Saint-Germain d'Auxerre, a curieusement développé ce thème (ms. Paris, BN lat. 7960). L'exégèse biblique durant le haut Moyen Âge montre que la prophétie virgilienne ne pouvait satisfaire les clercs toujours plus soucieux de resserrer le contrôle de la parole.Lobrichon Guy. Saint Virgile auxerrois et les avatars de la IVe Églogue. In: Lectures médiévales...