Saint Augustin entre Moïse et Jean-Jacques ? L'aveu dans les Confessions

À la fois récit autobiographique et hymne à la gloire de Dieu, l'œuvre singulière que sont les Confessions de saint Augustin semble bien occuper une place centrale dans la littérature de l'aveu. L'A. montre qu'elle répond à une double exigence : celle d'un public friand de récits de conversion, qui y cherche et y trouve un modèle, celle d'Augustin lui-même qui, à travers la narration des étapes de son itinéraire spirituel, s'efforce de rendre raison de l'essence divine et pécheresse de son être. Les Confessions, sous leur apparence composite, se présentent donc comme le bilan d'une aventure individuelle (les erreurs de jeunesse d'Augustin), collective (l'expérience spirituelle des dévots du IVe siècle) et universelle (la condition de l'homme déchu et racheté). Dès lors, il est anachronique de les évaluer en termes de subjectivité. L'aveu des fautes passées ou présentes - tout comme les développements exégétiques et les invocations psalmiques - n'y a pour fonction que de révéler le mystère de l'âme humaine et de la bonté de Dieu.Tilliette Jean-Yves. Saint Augustin entre Moïse et Jean-Jacques ? L'aveu dans les Confessions. In: L'aveu. Antiquité et Moyen Âge. Actes de la table ronde de Rome (28-30 mars 1984) Rome : École Française de Rome, 1986. pp. 147-168. (Publications de l'École française de Rome, 88