Capital marchand et esclavage dans le procès de transformation des sociétés antiques

À qui prend en compte le procès de transformation des sociétés antiques, étudie au niveau des rapports sociaux les termes d'un processus d'acculturation, il paraît légitime de s'interroger sur l'esclavage considéré comme rapport social de production. La circulation de l'esclave est la forme primitive de la circulation du travail devenu marchandise. De fait la reconduction du système esclavagiste suppose un développement intense des échanges et des contacts où s'affirme l'hégémonie de la formation sociale esclavagiste sur les formations qui alimentent le marché. L'esclavage va donc de pair avec le développement du capital-marchand. Jusqu'où et comment s'exerce leur action corrosive et prédatrice sur les structures allogènes ? Pourquoi l'esclavage a-t-il un pouvoir conquérant limité ? Quant à l'esclave, cet étranger absolu, devenu objet de propriété, privé de son identité originelle, cette non-personne analysée à son milieu social, immergé dans une société étrangère, il voit se concentrer en son être les formes multiples des procès d'acculturation, déculturation, transculturation...Annequin Jacques. Capital marchand et esclavage dans le procès de transformation des sociétés antiques. In: Modes de contacts et processus de transformation dans les sociétés anciennes. Actes du colloque de Cortone (24-30 mai 1981) Rome : École Française de Rome, 1983. pp. 637-658. (Publications de l'École française de Rome, 67