Byzantins, Slaves et autochtones dans les provinces de Prévalitane et Nouvelle Épire

L'auteur suit le développement de la cité en Albanie et dans le Monténégro, à partir de la période pré-urbaine, jusqu'à haute époque médiévale. Les villes fortifiées de type hellénistique perdent leur importance avec l'arrivée des Romains, pour connaître un renouveau, d'importance cependant limitée, à l'époque antique tardive et protobyzantine. Ce phénomène est dû au danger que représentaient les invasions barbares, d'abord gothiques, ensuite slaves. L'auteur distingue, d'après les inscriptions, deux zones linguistiques : grecque au sud, latine au nord de l'Albanie et dans le Monténégro. Le Sud albanais sera profondément slavisé dès les années 80 du VIe siècle, comme le montre la toponymie. En revanche, les toponymes romans se maintiendront dans le Nord albanais jusqu'à nos jours. Ils coïncident avec l'aire d'expansion durant le haut Moyen Âge de la civilisation haut-médiévale de Komani-Kruje, qui est de caractère romano-byzantin et chrétien. On n'a donc pas affaire dans cette région à des Albanais, mais à des descendants d'Illyriens romanisés. S'il existe éventuellement un lien entre les Albanais et les porteurs de la civilisation Komani-Kruje, il ne peut être que d'ordre génétique, dans la mesure où les Albanais sont des Illyriens.Popović Vladislav. Byzantins, Slaves et autochtones dans les provinces de Prévalitane et Nouvelle Épire. In: Villes et peuplement dans l'Illyricum protobyzantin. Actes du colloque de Rome (12-14 mai 1982) Rome : École Française de Rome, 1984. pp. 181-243. (Publications de l'École française de Rome, 77