Vivre sans domicile fixe : l'épreuve de l'habitat précaire

It is the day-time and night-time survival of the homeless which dictates the manner in which their living space will be occupied. Two types of makeshift shelter exist. In the first instance, there are « rough » shelters ranging from open-air or covered shelter arrangements to closed and quasi- private squat. Ranking of shelters is made according to the degree of protection and the feeling of security and comfort which they procure. On the other hand, shelter facilities organised by Social Services are not beyond criticism. The struggle for self-preservation directs the options made by each user and the endless succession of places used for shelter suggests that none can possibly compensate for the absence of a real home. A further consequence of this relentless quest is the ultimate risk of losing all sense of self as the boundaries between the outdoors and indoors become blurred, thus bringing about a progressive lack of interest in social exchanges.La survie de jour et de nuit des personnes sans domicile oriente les modes d'occupation des espaces. Sont distingués deux grands types d'habitat précaire. L'abri précaire, en premier lieu, regroupe tous ces territoires qui vont de l'abri ouvert ou couvert jusqu'à l'espace fermé et quasi privé du squat ; la hiérarchisation de ces abris s'appuie pour les intéressés sur le degré de protection et le sentiment de sécurité et de confort qu'ils procurent. L' 'hébergement social, en second lieu, n'échappe pas à la critique. L'épreuve du maintien de soi oriente les choix de chacun, et l'interminable succession des lieux indique qu'aucun ne comble l'absence d'un « chez-soi » . Au bout de cette quête, apparaît le risque ultime de cette épreuve : la perte du souci de soi dans l'effacement des frontières entre extérieur et intérieur, inscrivant progressivement une indisponibilité aux échanges sociaux.Pichon Pascale. Vivre sans domicile fixe : l'épreuve de l'habitat précaire. In: Communications, 73, 2002. Manières d'habiter, sous la direction de Philippe Bonnin. pp. 11-29