La presse parisienne devant la guerre du Rif (avril 1925-mai 1926).

How did the Parisian press cover the war of the Rif ? How did Parisian journalists react to this war of liberation, which, at the time, was of a type without precedent ? Such are the questions to which this brief study seeks to suggest a reply. The main conclusion which emerges from this reading of press commentary is that the journalists of the period were incapable of going beyond the scope of their personal recollections an of historical tradition to comprehend a novel phenomenon. Very frequent reference to old stereotypes inherited either from the period of colonial conquest or from anticolonialist preachings, as well as the violence in word and tone which was typical even ot would-oe pacifists are both very revealing with regard to the frame of mind of a certain elite vis-à-vis colonial affairs. Even the communist press which belatedly celebrated the revolt of the Rif after a fashion still quite akin to that of pre-1914 revolutionnary trade-unionism, dœssnotsstandsout clearly from the lot. Europo- centrism and an almost total ignorance ot Maynreb realities were characteristic of the entire Parisian press in 1925-26.Comment la presse parisienne a-t-elle rendu compte de la guerre du Rif ? Quelles furent les attitudes des journalistes parisiens face à cette guerre de libération d'un type alors inédit ? Tel est l'objet de cette brève étude. A travers cette lecture de presse on verra surtout s'affirmer une certaine inaptitude des journalistes de ce temps à sortir de leurs souvenirs et de la tradition historique pour comprendre un phénomène nouveau. L'usage quasi général de stéréotypes anciens issus soit de la période de la conquête coloniale, soit de la prédication anticolonialiste, les violences de langage et de ton jusque chez de prétendus pacifistes, tout cela jette un jour assez révélateur sur l'état des esprits d'une certaine élite vis-à-vis des questions coloniales. La presse communiste, elle- même, qui célébra tardivement la révolte rifaine en un style encore très proche de celui du syndicalisme révolutionnaire d'avant 1914, ne tranche pas de l'ensemble. L'européocentrisme, l'ignorancesquasi absolue des réalités maghrébines étaient le lot commun de la presse parisienne en 1925-1926.Ageron Charles-Robert. La presse parisienne devant la guerre du Rif (avril 1925-mai 1926).. In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°24, 1977. pp. 7-28