Négociations multilatérales entre entreprises hétérogènes : la loi du plus fort ou l'union fait la force ?

We propose a model of endogenous coalition formation in which each player's strategy is to give a list of acceptable coalitions. This model is applied to the formation of joint ventures. Heterogeneous firms in terms of efficiency can participate in a cost reducing programme. When the efficiency gap is too big, at the equilibrium we always find the same scenario. The most efficient firm imposes its best choice and the number of its partners decreases with their efficiency. The less efficient firms would have an incentive to form an alliance against it. However, this alliance would not be credible since the most efficient firm keeps proposing different alliances with the less efficient firms and in so doing, produces an incentive for betrayal..Nous proposons un modèle de formation endogène de coalitions dans lequel la stratégie de chaque joueur est de donner la liste des coalitions qu'il considère comme acceptables. Ce modèle est appliqué à la formation de programmes de R&D. Des entreprises hétérogènes en termes d'efficacité ont la possibilité de s'associer dans un programme visant des réductions de coût. Lorsque la différence d'efficacité n'est pas trop importante, l'équilibre soutient toujours le même scénario. Le choix de l'entreprise la plus efficace s'impose. Mais elle s'associe à d'autant moins d'entreprises que celles-ci sont moins efficaces. Pourtant, les entreprises peu efficaces auraient intérêt à s'allier contre elle. Toutefois, cette union ne serait pas crédible car en maintenant ses propositions d'alliance avec des entreprises moins efficaces, l'entreprise la plus efficace incite à (et provoque) la trahison.Thoron Sylvie. Négociations multilatérales entre entreprises hétérogènes : la loi du plus fort ou l'union fait la force ?. In: Revue d'économie industrielle, vol. 103, 2e et 3e trimestre 2003. La morphogénèse des réseaux, sous la direction de Patrick Cohendet, Alan Kirman et Jean-Benoît Zimmermann. pp. 191-206