Le métissage dans les anciennes colonies françaises

Houdaille Jacques. — Interbreeding in Former French Colonies. Studies of interbreeding in the French colonies have been rare, as the subject has remained taboo until recently. The present paper is based in part on family reconstitution studies for Santo Domingo and Réunion, but mainly on anonymous analyses of parochial records. Except in Réunion, information on the beginning of European settlement has been virtually completely lost. It is necessary to have recourse to non-quantitative sources to observe that the shortage of white women must have led the original settlers to marry women of Indian or African origin. From the end of the eighteenth century onwards, parochial records and lists of slaves on the plantations make it possible to estimate the extent of interbreeding more accurately. It was much more common in Santo Domingo than in Martinique or Guadeloupe. After 1760, greater accuracy of baptismal records makes it possible to estimate the proportion of white ancestors among the free coloured population, which was increasing rapidly in the West Indies at that time.HouDAiLLE Jacques. — Le métissage dans les anciennes colonies françaises. Sujet resté tabou jusqu'à ces dernières années, le métissage dans les colonies françaises a fait l'objet de peu d'études. Celle qui est tentée ici s'appuie en partie sur des reconstitutions de famille (pour Saint-Domingue et La Réunion) mais surtout sur des dépouillements anonymes dans les registres paroissiaux. Dans tous les cas, sauf à La Réunion, les débuts de l'établissement des Européens nous échappent à peu près complètement. Il faut recourir à des sources non chiffrées pour constater que le manque de femmes blanches dut conduire les premiers occupants à épouser des Indiennes et des femmes d'origine africaine. A partir de la fin du xvn* siècle, grâce aux registres paroissiaux et aux listes d'esclaves des plantations, on estime plus exactement l'importance du métissage. Il est nettement plus répandu à Saint- Domingue qu'à la Martinique et à la Guadeloupe. A partir de 1760, la plus grande précision des actes de baptême permet d'estimer la proportion des ascendants blancs dans la population libre de couleur alors en pleine croissance dans les Antilles.Houdaille Jacques. — El mèstizaje en las antiguas colonial francesas. Téma tabu hasta háce pocos aňos, el mestizaje en las colonias francesas ha sido objeto de pocos estudios. En el caso présente nos hemos basado en parte en reconstitución de familias (para Santo Domingo y La Reunion), ý en una proporción aún más importante en el análisis estadístico de las características étnicas proporcionadas por los registros parroquiales. En todos los casos, salvo en La Reunion, no existen antécédentes acerca de la primera época de la llegada de los europeos. Otras fuentes, que no expresan sus resultados en cifras, nos permiten constatar que la falta de mujeres blancas debió impulsar a los primeros colonos a unirse con mujeres indigenas y de origen africano. A partir de fines del siglo XVII, gracias a los registros parroquiales y a las listas de esclavos de las plantaciones, se puede estimar más exactamente la importancia del mestizaje, el cual se extendió en mayor proporción en Santo Domingo que en Martinica y en Guadalupe. La mayor exactitud de las actas de bautizo, a partir de 1760, permite estimar la proporción de antepasados blancos en la población libre, de color, en pleno crecimiento en las Antillas.Houdaille Jacques. Le métissage dans les anciennes colonies françaises. In: Population, 36ᵉ année, n°2, 1981. pp. 267-286