L'émergence des arts du feu : le traitement thermique des roches siliceuses

The antiquity of fire-using crafts goes back to the Solutrean, a 20 000 years old prehistoric culture of western Europe, when heat treatment was first applied to siliceous rocks for pressure-retouching. It is recognized that this preliminary treatment makes pressure-flaking easier (both débitage and retouching). The technique is now also linked to pressure débitage, the origin of which may be traced back to the Sibero-Mongol Upper Palaeolithic, at the end of the Pleistocene. According to this hypothesis, Eastern (the Middle East, Inner and Central Asia, Egypt) pressure débitage and heat treatment would have the same origin. These associated techniques represent excellent cultural markers of penetration routes into North America, Central or Southern Asia, or Europe. From the Neolithic onwards, chalcedonies such as the agates and carnelians used for ornaments or luxury items were also heat-treated in order to control the rock's colour and microfibrous texture. A comprehensive frame of reference for the study of archaeological artefacts has been developed through experimentation (USA, France), and ethnographic observations such as those carried out in India for example. Recognizing heat-treated products with the naked eye is fraught with uncertainties. Thermoluminescence (TL), sample-destructive, and electronic spin resonance (ESR), which can be non-destructive, are the main laboratory methods used to assess the temperature reached during heat treatment, circa 300 С being the most effective.C'est avec le traitement thermique des roches siliceuses que prennent véritablement naissance les « Arts du Feu », il y a environ 20 000 ans, afin d'améliorer la retouche par percussion ou par pression, dans le Solutréen, culture préhistorique de l'ouest de l'Europe. C'est un traitement qui, en la précédant, facilite la taille par pression (débitage et retouche). Désormais cette technique est aussi mise en relation avec le débitage par pression qui doit avoir une origine sibéro-mongole à la fin du Pléistocène. Dans cette hypothèse, le débitage par pression et le traitement thermique reconnus dans tout l'Orient ancien auraient la même origine. Ils sont d'excellents marqueurs culturels de voies de pénétration vers le nord de l'Amérique, vers l'Asie centrale et du sud ou vers l'Europe. Les calcédoines, comme les agates et les cornalines, destinées à des objets de parure ou de luxe ont aussi été traitées thermiquement dès le Néolithique, pour contrôler la couleur et la structure microfibreuse de la roche. Grâce à l' expérimentation (USA/France) et aux enquêtes ethnographiques, en Inde par exemple, on dispose d'un excellent référentiel pour l'étude des pièces archéologiques. La reconnaissance à l'œil est très aléatoire. La thermoluminescence (TL) (destructrice) et la résonance paramagnétique (RPE) (qui peut être non-destructrice) doivent permettre l 'identification de la chauffe aux alentours de 300 °C.Inizan Marie-Louise, Tixier Jacques. L'émergence des arts du feu : le traitement thermique des roches siliceuses. In: Paléorient, 2000, vol. 26, n°2. La pyrotechnologie à ses débuts. Evolution des premières industries faisant usage du feu, sous la direction de Andreas Hauptmann . pp. 23-36