Les jardins royaux de Palerme

Henri Bresc, Les jardins royaux de Païenne, p. 239-258. Les jardins royaux normands de Palerme ont laissé des traces architecturales impressionnantes et une vénération quasi religieuse. Leur place était essentielle dans l'organisation agricole de la Conque d'Or et l'établissement même de l'irrigation : les grands bassins qui, sur des modèles maghrébins, portaient les pavillons de plaisance, régularisent les sources, permettent la distribution de l'eau, le drainage et l'humanisation d'un paysage marécageux. Les parcs fermés, paradis sur terre, manifestent la gloire et les fonctions de la royauté, que soulignent les inscriptions arabes de la Zisa : paix, ordre, soumission de la nature, mystère aussi d'un monde clos, réservé à l'élite des familiers. Les imitations qu'en ont tentées hauts fonctionnaires et féodaux de la fin du Moyen Âge soulignent l'usurpation de ces fonctions, et l'exportation de leurs décors vers les palais de Barcelone atteste la fascination des maîtres étrangers de l'île.Bresc Henri. Les jardins royaux de Palerme. In: Mélanges de l'École française de Rome. Moyen-Age, tome 106, n°1. 1994. pp. 239-258