Écrire en deux langues : bilinguisme et pratique de chancellerie sous le Haut-Empire romain

One of the most striking particularities of the Roman Empire must be identified in its writing of its chancery acts in two official languages, with very different diplomatic traditions : as well as the Greek practice had to be polished and written by erudite epistolographers, in the Roman one the most important was the precise recording of the authority's order. In need of Greek equivalents to their most necessary juridical and ideological concepts, the men in charge of the writing had to make a number of exchanges between Latin and Greek. It seems highly probable that the elaboration of this diplomatic common language was an important stage in the constitution of modem Greek.Une des particularités les plus frappantes de l'Empire Romain fut son utilisation, pour la composition de ses actes de chancellerie, de deux langues officielles, représentantes de traditions diplomatiques bien différentes : alors que la pratique grecque se devait d'être savante et de recourir à de savants épistolographes, la pratique romaine insistait sur la consignation exacte de l'injonction du responsable de l'acte. Ayant besoin de trouver des équivalents grecs aux notions nécessaires au gouvernement romain, les rédacteurs d'actes de chancellerie durent multiplier les échanges entre latin et grec. Tout semble prouver que l'élaboration de cette langue diplomatique a constitué une des étapes importantes de la constitution du grec moderne.Mourgues Jean-Louis. Écrire en deux langues : bilinguisme et pratique de chancellerie sous le Haut-Empire romain. In: Dialogues d'histoire ancienne, vol. 21, n°2, 1995. pp. 105-129