Lykota lya Bankoya : Memory, Myth and History

W. Van Binsbergen — Likota lya Bankoya : mémoire, mythe et histoire. Malgré les défauts de son approche, ceux qui ont été mis en évidence par Vansina (1983), le structuralisme de De Heusch constitue une inspiration durable pour l'historiographie africaine. Dans la même veine, cet article propose une méthode structuraliste pour dissocier les éléments historiques d'un récit apparemment mythique de l'évolution des relations de genre, celui qui est contenu dans Likota lya Bankoya, recueil de sources orales de l'ouest de la Zambie par J. Shimunika. Notre méthode permet d'isoler dans la structure symbolique complexe de ce récit des transformations historiquement significatives, et de les interpréter en fonction du déclin du statut politique, économique, symbolico-rituel et structuro-parental des femmes de cette région au cours de la formation, au xvme et au xixe siècles, d'un État dominé par les hommes. Cette analyse est corroborée par le fait que les cultes féminins d'affliction, rivalisant avec le rituel royal et écologique de la période précédente, se sont manifestés au même moment que ce déclin ; à cet égard notre thèse confirme largement celle de notre ouvrage Religions Change in Zambia (1981).Vanbinsbergen Wim. Lykota lya Bankoya : Memory, Myth and History. In: Cahiers d'études africaines, vol. 27, n°107-108, 1987. Mémoires, Histoires, Identités. pp. 359-392