L’agriculture irriguée en Afrique sahélienne : résultats et perspectives à partir de l’étude comparée de six aménagements hydroagricoles

L’analyse de 6 périmètres irrigués contraste avec une vision souvent pessimiste de l’agriculture irriguée en Afrique sahélienne. Alors que ces aménagements par pompage, collectifs, surtout rizicoles sont encore souvent décriés, des résultats actuels sont encourageants, bien que très variables : la valorisation du travail se situe entre 1000 et plus de 5000 CFA/h*i, les revenus / exploitation / campagne s’échelonnent entre 80 O00 et 300 O00 CFA et le coût de revient du kilogramme de riz de 80 à environ 220 CFA/kg. Au-delà de ces résultats, l’irrigation améliore la sécurité alimentaire des familles en garantissant un rendement minimum, elle permet de satisfaire une nouvelle demande alimentaire pour du riz blanc et les revenus monétaires qui s’en dégagent rendent le milieu rural plus attractif. Même si des progrès techniques sont possibles, le véritable levier est organisationnel et nécessite une professionnalisation des irrigants. Cette profession- nalisation couvre plusieurs aspects : meilleure organisation de la production à l’échelle du périmètre et de l’exploitation agricole, meilleure prise en compte de l’aval de la filière, responsabilisation des usagers pour une meilleure maintenance, tarification de la redevance hydraulique au coût réel, concertation et transparence dans la gestion ... Des projets tel que le PSI-CORAF conduisent des expériences intéressantes en mettant en place des outils d’aide à la décision et à la gestion. Le recours par les coopératives à des cellules de prestation de services qui apporteraient l’appui conseil nécessaire à cette professionnalisation est une solution possible