Morphologie crânienne en Île-de-France à l'époque mérovingienne

International audienceLa prise de mesures sur le squelette crânien et postcrânien est un travail que peu d’anthropologues ont réalisé depuis les années soixante: absence de problématique, manque de temps pour les opérations d’archéologie préventive, trop peu de formations, etc. Cependant, depuis quelques années, l’étude de la morphologie des sujets archéologiques réapparaît dans les publications. Cela est semble-t-il lié à au renouveau des études anthropologiques. Les principaux sujets comme la taphonomie, la démographie ou la pathologie ont été traités et débattus dans les années 1990 et 2000. Au-delà de ces études, classiques aujourd’hui, d’autres approches ont été menées comme la parasitologie ou bien justement l’étude des données métriques. Ces études permettent entre autres de suivre l’évolution de la population à travers les périodes dans le but de caractériser chacune d’entre elles et de repérer les individus qui ne présentent pas les mêmes caractéristiques que d’autres. Cette approche peut ainsi mettre en lumière les mouvements migratoires de certaines populations. Les prises de mesures permettent également de distinguer les sujets atteints de lésions, de malformations ou de traumatismes. La démarche présentée ici traite de la modification de la morphologie crânienne des populations antique et alto-médiévale en Île-de-France et des causes possibles de ce changement. Cette problématique a été traitée par le biais de l’archéo-anthropologie, de la méthode statistique et de la biologie moléculaire. Cette démarche peut certes poser quelques problèmes d’éthique par le risque de la "classification selon les données métriques" des sujets. Il faut simplement y voir une tentative d’explication des changements morphologiques observés chez plusieurs populations archéologiques