Performativity as critical praxis: J.L Austin, Jacques Derrida, Judith Butler, Catherine Malabou, c. 1955-2014

In the second half of the twentieth century, the concept of “performativity” came to play a leading role in academic discourse in the philosophy of language, deconstruction, queer and gender studies, art theory, and performance studies. Most recently, it has taken centre stage in the emerging interdisciplinary field of performance philosophy. Despite its ubiquity, however, performativity remains enigmatic. Accounting for the capacity of speech to bring about the action that it designates, and the processes through which identities are enacted, and meaning is produced, the concept lies somewhere in the tensions among language, embodiment, and action. As such, it is a singularly important term in understanding the meaning and significance of contemporary art and performance in relation to modernist norms and values. My dissertation provides a rigorous historicization and theorization of performativity by means of an analysis of the key texts by its major theorists. It argues that J.L Austin, Jacques Derrida, Judith Butler, and Catherine Malabou envision modes of performative writing that enact the ideas that their texts describe. In other words, I propose that they resist traditional modes of logical argumentation and disseminate their theories of performativity in a performative manner. An intellectual history written in the first person, each chapter narrates my phenomenological reception of a rhetorical performance by one of the above philosophers. Through it, performativity emerges as a mode of critical praxis characterized by both discursive resistance and embodied transgression—one that makes the ontological borders between philosophy and art more porous.Depuis la seconde moitié du 20e siècle, le concept de « performativité » occupe une place importante dans le discours universitaire dans les domaines de la philosophie du langage, la déconstruction, les études queer et de genres, le discours artistique, et les études sur la performance. Plus récemment, le concept s’est retrouvé au cœur du champ d’étude interdisciplinaire émergent qu’est la philo-performance. Malgré l’omniprésence du terme, la performativité reste encore énigmatique. Illustrant la capacité du langage de susciter l’action qu’il désigne, ainsi que les processus de production de sens et de construction identitaire, le concept s’inscrit dans les tensions entre le langage, l’incarnation et l’action. Ce terme revêt donc une importance toute particulière pour la compréhension des processus de signification de l’art contemporain et de la performance, et de leur questionnement des normes et valeursmodernistes. Par une analyse de textes fondamentaux de théoriciens majeurs, ma thèse présente une analyse théorique et un survol historique rigoureux de la performativité, soutenant ainsi que l’écriture performative de J.L Austin, Jacques Derrida, Judith Butler et Catherine Malabou met en scène les notions que leurs textes décrivent. En d’autres termes, cette écriture résiste aux modes traditionnels d’argumentation logique et diffuse la théorie inhérente de la performativité de manière performative. Dans cette histoire intellectuelle écrite à la première personne, j’expose dans chacun des chapitres ma réception phénoménologique de la performance rhétorique mise de l’avant par les philosophes susmentionnés. La performativité y émerge comme un mode de pratique critique caractérisé à la fois par une résistance discursive et une transgression incarnée, où les frontières ontologiques entre la philosophie et l’art deviennent plus poreuses