Sacre et droit divin au temps des rois absolus. Contourner la médiation ecclésiale dans les représentations

National audienceLe sacre, cérémonie ancienne, mais ayant connu des évolutions, constitue un élément majeur de légitimation du pouvoir royal en France au XVIIe siècle. Il rappelle l’élection divine de la monarchie, associé au mythe de la sainte ampoule. Mais le XVIIe siècle fait place à la revendication croissante d’une élection personnelle, dont témoigne le vœu de Louis XIII, tandis que le « prince absolu » succède au « pouvoir absolu » dans l’imaginaire monarchique (A. Jouanna). Par ailleurs, le sacre a perdu de son importance dès l’arrivée au pouvoir de ce dernier. En outre, quand les thuriféraires vantent la relation directe entre Dieu et le roi, le sacre introduit une médiation indispensable : celle du clergé. Toutefois, si le rite ne peut être accompli sans son concours, les représentations offrent d’autres possibilités, permettant de réinterpréter le sacre à l’aune des nouvelles théories politiques. L’étude des gravures du sacre au XVIIe siècle conduit à envisager les interprétations des liens entre Dieu et le roi qu’elles sous-tendent. Ce siècle voit en effet l’essor de représentations gravées de la cérémonie, qui s’attachent à en faire connaître quelques temps forts, mais aussi d’estampes qui s’écartent de la traduction du rite pour développer la sacralisation du roi. Celles-ci reflètent l’essor des théories du droit divin, en particulier dans le cadre des difficultés rencontrées par le pouvoir royal au milieu du siècle