Mobilité sociale, rapports de classe et nationalisme en Amérique Latine

Une étude sociologique de l'industrialisation consiste non à chercher les conséquences ou les conditions sociales du développement économique, mais à élucider les orientations normatives de l'action qui définissent les mouvements sociaux. Appliquée au cas de l'Amérique latine, cette démarche permet de mettre en valeur trois principes d'analyse : mobilité sociale, rapports de classes et nationalisme. C'est par la combinaison, différente aux différents stades du développement, de ces trois principes, que l'on peut caractériser les types de mouvements sociaux. On distinguera notamment la révolte populaire, les mouvements nationaux populaires et les mouvements de front populaire. La dynamique qui fait passer d'une étape à l'autre repose sur les oppositions internes entre les trois principes. On distinguera deux types d'élite, celle qui dirige et celle qui déclanche. Le débordement de la seconde par la première explique le rôle ambigu des élites dans les mouvements populaires.Touraine Alain. Mobilité sociale, rapports de classe et nationalisme en Amérique Latine. In: Sociologie du travail, 7ᵉ année n°1, Janvier-mars 1965. pp. 71-82