Depuis les négociations entamées à Rome pour empêcher la fulmination de la Bulle Cum occasione (1653), les jansénistes n’ont plus cessé de mettre en avant la conformité de leurs thèses augustiniennes avec la doctrine thomiste de gratia. Leur stratégie a placé les dominicains dans une position difficile, et il s’est régulièrement trouvé des disciples de saint Thomas pour encourir l’accusation de verser dans le jansénisme. Le présent travail tente d’éclaircir les tenants et aboutissants d’un imprévisible renversement polémique à travers le cas du dominicain français Jean-Pierre Viou (1707-1780), soupçonné de dérives jansénisantes par Jean d’Yse de Saléon, évêque de Rodez. Dénoncé pour avoir défendu des thèses jansénistes dans ses cours, le P...