La Secrétairerie d’État avant 1870 : l’État temporel et ses héritages

La figure du secrétaire d’État du Souverain Pontife, dans l’histoire des équilibres subtils qui, depuis quinze siècles, rendent compte de l’architecture de la Curie romaine, vient de loin ; et son histoire s’inscrit dans le remarquable renouvellement des études juridiques, administratives, politiques, sociales et culturelles qui, notamment depuis une trentaine d’années, ont profondément transformé la conception qu’on pouvait avoir de l’exercice du pouvoir et des processus de décision au sein de la Curie. Dans le cours de cette brève introduction, on rappelle brièvement les principales phases historiographiques qui ont influé sur la conception d’ensemble de l’histoire des secrétaires d’État, en s’efforçant d’examiner les trois étapes fondamentales que parcourt l’institution de ses origines, en partie encore obscures, jusqu’en 1870 : le se crétaire d’État tel qu’il apparaît à l’ombre du cardinal-neveu, surintendant de l’État ecclésiastique, jusqu’à l’abolition définitive du népotisme par le pape Innocent XII en 1692 ; le secrétaire d’État du XVIIIe siècle, collaborateur principal, mais non pas exclusif, du Pontife ; la montée en puissance du secrétaire d’État enfin, à partir du ministère du cardinal Ercole Consalvi, véritable fondateur de l’institution moderne. On souhaiterait enfin s’interroger, en guise de conclusion, sur le devenir possible de l’institution à l’heure de la disparition des États pontificaux.Boutry Philippe. La Secrétairerie d’État avant 1870 : l’État temporel et ses héritages. In: Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 116, n°1. 2004. Les secrétaires d’état du Saint-Siège, XIXe-XXe siècles. pp. 17-31