La Chine entre Propagande et Secrétairerie d’État : de Benoît XV à Pie XI

Les tentatives de rapprochement diplomatique entre le Saint-Siège et la Chine ménées sous les papes Benoît XV et Pie XI manifestent une certaine continuité avec le projet initié par Léon XIII. C’est avant tout dans la volonté de dégager l’Église des nationalismes européens à l’oeuvre dans les terres de mission que se manifestent ces efforts. Ils se conjuguent avec la double préoccupation romaine, d’une part – sans doute – de trouver un appui auprès d’États non catholiques pour obtenir la reconnaissance internationale du Saint-Siège, d’autre part d’intégrer l’organisation missionnaire de la Chine dans le régime des Églises locales pleinement constituées. L’exposé vise à montrer qu’à Rome, la Secrétairerie d’État sous le cardinal Gasparri et la Congrédation de Propaganda fide dirigée par le cardinal van Rossum ont agi en étroite collaboration, malgré des différences sensibles entre ces deux personnalités, pour tenter de réaliser ces objectifs diplomatiques et religieux. S’ils obtinrent quelques succès au plan ecclésiastique, la tactique diplomatique gasparrienne consistant à dissocier les intérêts «matériels » et spirituels des missions dans le cadre du protectorat français fit long feu.Soetens Claude. La Chine entre Propagande et Secrétairerie d’État : de Benoît XV à Pie XI. In: Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 116, n°1. 2004. Les secrétaires d’état du Saint-Siège, XIXe-XXe siècles. pp. 289-301