Le mal vivre à Pérouse (1480-1550), ou l’«opinion publique» entre désordres et tyrannies

Cet article entend établir un lien entre les fréquentes violences urbaines pérugines et une pratique tyrannicide destinée à rétablir l’unité urbaine. Le mal vivre ur bain (c’est-à-dire la coexistence de petits tumultes, de dénis de justice, de spadassins, de dysfonctionnements institutionnels) nourrit une lecture guidée par le couple tyrannie/ bien public des choix politiques qui s’offrent à la communauté pérugine. En outre, ce mal vivre, dans sa fréquente réitération, déborde des seules factions pour atteindre une opinion publique en germe. Après avoir établi le lien entre poussées d’angoisses face à l’inévitable tyrannie (et sa conséquence ultime, la destruction matérielle et spirituelle de la cité) et éruption de violences factieuses, cet article s’attache à montrer comment la tyrannie assumée du pouvoir pontifical permet, dans la première moitié du XVIe siècle, de clore les tentatives pérugines, violentes ou non, de rétablissement de l’unité urbaine, en imposant l’idée d’une tyrannie paradoxalement nécessaire à la concorde.Villard Renaud. Le mal vivre à Pérouse (1480-1550), ou l’«opinion publique» entre désordres et tyrannies. In: Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 113, n°1. 2001. Alle origini della biografia femminile : dal modello alla storia. Actes du colloque organisé par le Dipartimento di storia dell’Università degli studi di Firenze, l’École française de Rome et le Comune di Firenze «Progetto donna», Florence 11 et 12 juin 1999. pp. 313-347